La scène semble improbable : une ruche de 50 000 abeilles dans une classe d’école ! C’est pourtant l’expérience à laquelle s’est prêtée l’école de Caisnes durant plusieurs jours, jusqu’à mardi dernier, sans aucune crainte.
Le prototype de la ruche numérique, baptisé In Ruche, vient d’être présenté par deux inventeurs. Leur but : en faire profiter les écoles, les jardineries et magasins de produits bio, du Noyonnais notamment, dès l’arrivée sur le marché de ce petit concentré de technologie, en janvier.
Vincent Pellegry est apiculteur de métier et ingénieur audiovisuel à Nampcel. En 2010, il crée et loue des ruches aux entreprises et aux collectivités. Sa voisine dans le village, Florence Henry, institutrice, n’est autre que la directrice de l’école de Caisnes. Elle a toujours voulu faire découvrir aux enfants le monde des abeilles, qu’elle affectionne.
Xavier Merveille, lui, évolue dans le milieu de l’informatique depuis 20 ans, désormais. Manager et directeur de projet dans les télécoms, il est apiculteur amateur avec Vincent, depuis 2012. Du coup, une idée leur trottait dans la tête : « Pour faire connaître cette activité aux enfants, c’est presque impossible. On est tributaire de la météo : en hiver ou s’il pleut, les abeilles ne sortent pas. S’il y a trop de bruit, elles sont perturbées », souligne Xavier.
D’où l’idée de créer une ruche interactive, qui puisse être utilisable dans une classe afin d’étudier le rôle de l’abeille et le métier d’apiculteur. L’invention permet aux écoles de disposer durant une semaine de l’outil.
« Nous sommes prêts à répondre à la demande. Des contacts ont été pris avec l’Éducation nationale » Mais comment ça marche ? Simple : les enfants visionnent la ruche par le dessus, comme si les insectes étaient réellement là. Le bruit de leur bourdonnement a été enregistré. Les écoliers peuvent s’instruire sur la reine, les ouvrières, la floraison et les étapes de création du miel. Ensuite, il est possible de faire un quiz sur ce qui aura été appris, grâce à des touches tactiles de couleur. Si les enfants se trompent, l’application leur donne derechef une explication.
L’avantage est également de pouvoir montrer des facettes des abeilles impossibles à voir à l’oeil nu, comme la ventilation des insectes dans les alvéoles lorsqu’il fait trop chaud. « Au-delà d’éduquer les générations à la protection des abeilles, nous les dirigeons également vers les sujets actuels de protection de l’environnement », indique Xavier.
Les deux compères peuvent créer une ruche de ce type en seulement une journée : « Nous sommes prêts à répondre rapidement à la demande. » Le duo a déjà noué « des contacts avec l’Éducation nationale », pour des locations, et une chaîne nationale de jardineries. À Caisnes, le virtuel n’a pas empêché une dégustation de miel : cinq des 30 enfants n’en avaient jamais goûté, et seulement six avaient déjà vu une ruche en vrai. « D’habitude, on a peur. Mais là c’est super, sourit l’un d’eux. On a appris plein de choses. »
Source Courrier Picard